En 2024, la Banque Nationale Suisse (BNS) a expérimenté une Monnaie Numérique de Banque Centrale (CBDC) dans le cadre d’un projet pilote utilisant une technologie de registre distribué (DLT). Cette initiative, bien qu’innovante, suscite une interrogation fondamentale : pourquoi la BNS préfère-t-elle investir dans une CBDC, une version numérique du franc suisse, au lieu d’adopter Bitcoin, reconnu comme l’or numérique ?
Une opportunité de transformation évitée
Bitcoin, avec ses caractéristiques uniques, offre une alternative radicale aux monnaies fiduciaires traditionnelles. Limité à 21 millions d’unités, il garantit une rareté numérique absolue et échappe au contrôle d’une autorité centrale. Il incarne une révolution monétaire, reposant sur la décentralisation, la transparence et la résistance à la censure.
En revanche, la CBDC développée par la BNS reste fidèle au modèle des monnaies fiduciaires. Bien qu’elle promette une modernisation des paiements, elle conserve des défauts structurels tels que l’inflation potentielle, la centralisation du contrôle et une programmabilité qui pourrait restreindre la liberté des utilisateurs.
La position conservatrice de la BNS
Andréa Schlegel, membre de la direction de la BNS, a exprimé cette prudence lors d’un événement organisé par l’Aargauische Kantonalbank à Brugg :
« Bitcoin et d’autres monnaies virtuelles ont connu une croissance énorme ces dernières années. Mais malgré cette croissance, ces monnaies restent un phénomène de niche. »
Cette déclaration reflète la vision dominante de la BNS. Bitcoin est perçu comme une innovation marginale, inadaptée à la gestion monétaire d’un pays. En optant pour une CBDC, la banque centrale privilégie un cadre qu’elle peut entièrement contrôler, tout en évitant les bouleversements qu’impliquerait l’intégration de Bitcoin dans ses politiques monétaires.
Les limites d’une CBDC
Si la CBDC offre des perspectives d’innovation technologique, elle soulève également des inquiétudes :
- Traçabilité excessive : Chaque transaction peut être suivie en temps réel, compromettant la vie privée.
- Pouvoir centralisé : La BNS pourrait imposer des taux d’intérêt négatifs, restreindre certaines dépenses ou programmer l’argent pour qu’il expire après une certaine période.
- Absence de rareté : Contrairement à Bitcoin, une CBDC peut être émise sans limite, exposant l’économie à des risques inflationnistes.
Ces éléments font de la CBDC un prolongement des défauts des monnaies fiduciaires, plutôt qu’une véritable innovation monétaire.
Bitcoin : une opportunité pour la Suisse
Adopter Bitcoin ne signifie pas rejeter l’innovation, mais saisir une opportunité unique d’établir un nouveau standard financier. En l’intégrant dans ses réserves nationales, la Suisse pourrait :
- Renforcer sa position internationale : Devenir un pionnier mondial dans l’adoption de l’or numérique.
- Diversifier ses actifs : Profiter d’un actif rare, décentralisé et résistant aux manipulations monétaires.
- Encourager l’innovation locale : Stimuler un écosystème Bitcoin en soutenant les entreprises et initiatives éducatives.
Conclusion
En choisissant de développer une CBDC, la BNS reste ancrée dans un modèle centralisé, limitant ainsi son potentiel d’innovation. Bitcoin, avec ses promesses de décentralisation et de souveraineté financière, offre une alternative ambitieuse qui pourrait transformer l’économie suisse.
La question demeure : la BNS est-elle prête à prendre le risque de l’audace, ou continuera-t-elle à miser sur des solutions qui prolongent le statu quo ?
Et vous, pensez-vous que Bitcoin représente l’avenir financier ou un simple phénomène passager ? Partagez votre avis dans les commentaires.