Alors que les monnaies numériques des banques centrales (MNBC) gagnent du terrain à travers le monde, la Suisse n’échappe pas au débat. Le terme « franc suisse numérique » suscite un intérêt croissant, en témoignent les nombreuses recherches sur Google. Si l’innovation semble inévitable, ses implications pourraient transformer profondément notre rapport à l’argent.

Qu’est-ce que le franc suisse numérique ?

Le franc suisse numérique ne doit pas être confondu avec les paiements mobiles ou les cartes bancaires. Il s’agirait d’une version numérique officielle du franc, émise directement par la Banque nationale suisse (BNS). Concrètement, ce serait de l’argent scriptural géré et distribué par la BNS elle-même, accessible via un portefeuille numérique officiel.

Ce type de monnaie permettrait d’effectuer des paiements instantanés, sans passer par une banque commerciale, modifiant ainsi en profondeur la structure du système monétaire.

Où en est le projet aujourd’hui ?

En 2025, la BNS adopte une approche mesurée. Le projet Helvetia, mené ces dernières années, s’est concentré sur une MNBC dite « de gros », destinée aux transactions interbancaires. Pour le moment, aucune annonce officielle ne concerne une version grand public.

Cela dit, les choses bougent en coulisses. L’Association suisse des banquiers explore la faisabilité d’un jeton basé sur blockchain, en collaboration avec UBS et PostFinance. De son côté, la BNS teste déjà une forme d’e-franc dans un cadre restreint, notamment via la bourse suisse SIX. Il ne s’agit donc plus de savoir si cela arrivera, mais quand.

Ce que cela pourrait changer pour les citoyens

Un franc numérique offrirait certains avantages concrets :

  • Transferts instantanés entre particuliers,

  • Paiements automatisés via des contrats intelligents,

  • Inclusion financière renforcée, notamment pour les personnes non bancarisées.

Mais cette modernité soulève aussi des préoccupations majeures dans un pays attaché à la neutralité et à la liberté individuelle.

Vers une surveillance financière à la suisse ?

La Suisse jouit d’une tradition de discrétion financière et de souveraineté individuelle. Or, un franc numérique, s’il devenait programmable ou traçable, pourrait remettre en question ces fondements :

  • Suivi systématique des transactions,

  • Restrictions automatiques sur certains paiements,

  • Blocages de fonds en fonction de politiques décidées par les autorités.

Ce basculement vers une monnaie conditionnelle et centralisée serait un tournant historique pour un pays qui a toujours défendu l’autonomie de ses citoyens.

Un débat encore trop discret

Malgré les enjeux, le débat public en Suisse reste timide. Beaucoup imaginent encore le franc numérique comme une simple évolution technologique, sans en mesurer les conséquences profondes. Or, ce projet pourrait bien redéfinir la frontière entre argent public et contrôle politique.

Il est temps que le grand public s’empare du sujet et que des voix indépendantes puissent poser les bonnes questions avant qu’il ne soit trop tard.

Bitcoin : une alternative en marge du système

À l’opposé du modèle centralisé, Bitcoin propose une alternative radicalement différente : une monnaie ouverte, décentralisée et résistante à la censure. Son architecture, qui repose sur un réseau pair-à-pair sans autorité centrale, garantit une liberté d’usage que ne peut offrir aucune MNBC.

Avec son émission limitée à 21 millions d’unités, Bitcoin est perçu par de plus en plus de Suisses comme un outil de préservation du pouvoir d’achat, et comme un rempart face à une éventuelle perte de contrôle sur leur argent.

Conclusion : le moment d’agir

Le franc suisse numérique n’est pas encore une réalité dans le portefeuille des citoyens, mais les bases sont posées. Avant que les décisions ne soient prises sans consultation démocratique, il est essentiel que le débat soit ouvert, informé et transparent.

Dans ce contexte, Bitcoin n’est pas seulement un actif spéculatif : il devient un outil de comparaison, un repère pour penser une autre forme de souveraineté monétaire.

A propos de l'auteur: Arnaud

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