La Banque Nationale Suisse (BNS) a récemment annoncé un bénéfice record de 80 milliards de francs pour l’année écoulée. Si cette somme astronomique pourrait sembler être une excellente nouvelle pour le pays, elle soulève pourtant des questions fondamentales sur la mission de la BNS, ses pratiques monétaires, et leurs répercussions sur le quotidien des citoyens.
Peut-on vraiment se réjouir des stratégies monétaires d’une institution censée garantir la force de notre monnaie, lorsque ces mêmes stratégies semblent réduire le pouvoir d’achat de la population ?
Cet article explore le paradoxe de ces bénéfices, leur origine, et leurs conséquences sur l’économie suisse.
1. La mission de la BNS : Stabiliser la monnaie
La BNS a pour mission officielle de maintenir la stabilité des prix et de garantir une monnaie forte. Historiquement, la force du franc suisse a été un pilier de la prospérité économique du pays, attirant des investisseurs et offrant à la population un pouvoir d’achat élevé.
Cependant, ces dernières années, la BNS a adopté une politique monétaire ultra-expansive, marquée par l’achat massif de devises étrangères et d’actifs financiers. En 2023, par exemple, la banque a acquis pour plusieurs centaines de milliards de francs en actifs étrangers, une stratégie visant à contenir la surévaluation du franc suisse sur les marchés internationaux. Cette stratégie a conduit à une création monétaire significative et à un affaiblissement volontaire du franc suisse.
2. Comment la BNS gère ses bénéfices
Les 80 milliards de bénéfices annoncés par la BNS proviennent principalement de deux sources : ces sources illustrent l’ampleur des stratégies monétaires de la banque dans le contexte économique mondial, reflétant les enjeux complexes liés à la stabilité financière internationale.
- Les investissements en devises étrangères et actifs financiers. En achetant des actions et obligations internationales, la BNS bénéficie de la valorisation de ces actifs.
- La hausse de la valeur des réserves d’or. La récente augmentation des prix de l’or sur les marchés internationaux a contribué de manière significative à ces résultats.
Pour réaliser ces profits, la BNS augmente artificiellement la masse monétaire en créant de l’argent à partir de rien. Si cette pratique enrichit les bilans de l’institution, elle n’est pas sans conséquences pour les citoyens.
3. Le paradoxe de la création monétaire
En créant de l’argent pour acheter des devises étrangères, la BNS affaiblit délibérément le franc suisse. Si cette stratégie peut être justifiée par le besoin de maintenir la compétitivité des exportations suisses, elle entraîne aussi des effets négatifs :
- La perte de pouvoir d’achat. Une monnaie affaiblie signifie que les biens importés coûtent plus cher, ce qui affecte directement le budget des ménages.
- L’inflation latente. Bien que modérée en Suisse, l’inflation est une conséquence inévitable de la dilution de la masse monétaire.
En d’autres termes, les bénéfices de la BNS sont réalisés au détriment des citoyens, qui paient le prix de cette création monétaire sous forme d’une monnaie affaiblie.
4. Qui profite vraiment de ces 80 milliards ?
Une partie des bénéfices de la BNS est redistribuée à la Confédération et aux cantons, ce qui peut sembler positif. Cependant, cette redistribution reste marginale comparée aux conséquences économiques plus larges :
- Les ménages voient leur pouvoir d’achat éroder avec le temps.
- Les petites entreprises, dépendantes des importations, subissent une augmentation des coûts.
Est-il équitable que les bénéfices de la BNS soient perçus comme une victoire alors qu’ils reposent sur une stratégie qui appauvrit les citoyens ?
5. Une alternative : Bitcoin et la stabilité monétaire
Face à ces pratiques, une alternative commence à émerger : Bitcoin. Contrairement à la création monétaire illimitée pratiquée par la BNS, Bitcoin repose sur une offre limitée et prévisible de 21 millions d’unités, ce qui le rend insensible aux manipulations monétaires et garantit une réelle stabilité de sa valeur dans le temps. Contrairement aux monnaies traditionnelles, Bitcoin repose sur une règle immuable : il y aura toujours un maximum de 21 millions d’unités en circulation. Cette limitation garantit que la monnaie ne peut pas être diluée par des politiques monétaires arbitraires.
Avec Bitcoin, la valeur n’est pas dictée par des banques centrales, mais par l’offre et la demande sur un marché libre. Cela offre une réelle stabilité monétaire, éloignant les citoyens des effets pervers de la création monétaire illimitée.
Conclusion : Le mythe d’un bénéfice sans conséquences
Les 80 milliards de bénéfices de la BNS sont présentés comme une réussite, mais ils illustrent surtout un paradoxe : l’institution censée protéger notre monnaie adopte des pratiques qui affaiblissent son pouvoir d’achat. Pour les citoyens, cela se traduit par des prix plus élevés sur les biens importés, une érosion progressive du budget des ménages, et une inflation qui menace leur stabilité financière.
Ce modèle est-il vraiment durable ? Pour aller plus loin et découvrir des pistes concrètes sur l’avenir de la monnaie, renseignez-vous sur l’initiative Bitcoin qui explore des solutions innovantes pour une économie plus stable et transparente.
Il est temps d’ouvrir un débat public sur le rôle de la BNS et d’explorer des alternatives comme Bitcoin, qui promettent une véritable stabilité monétaire dans un monde où la création monétaire illimitée semble devenir la norme.
Sources : Le Temps